Présentation générale du karaté

Le karaté est une discipline martiale fascinante qui allie techniques de défense et d’attaque. Les pratiquants, appelés karatékas, utilisent différentes parties de leur corps pour se défendre (uke) et riposter grâce à des frappes précises (atemi). Les techniques incluent les doigts (nukite), les mains ouvertes (shuto), les poings fermés (tsuki), les avant-bras (ude), les pieds (geri), les coudes (enpi) et les genoux (hiza geri). Selon les 20 préceptes du karaté, il est essentiel qu’aucune attaque ne soit purement offensive.

Dans le karaté, on distingue principalement deux types de réponses à une attaque : le go no sen, qui correspond à une contre-attaque après que l’adversaire a porté son coup, et le sen no sen, qui est une contre-attaque anticipée, exécutée avant même que l’adversaire n’ait eu le temps d’attaquer. La maîtrise du sen no sen peut donner l’impression d’une anticipation ou d’un retournement des rôles entre attaquant et défenseur. Toutefois, même dans cette finesse d’exécution, le karatéka reste ancré dans une approche défensive.

Les différences techniques et philosophiques au sein du karaté varient selon les styles, tels que Shōrin-Ryu, Shōtōkan, Shōtōkai, Wadō-ryū, Shitō-ryū et Gōjū-ryū. Pour maîtriser les techniques de combat en karaté, l’apprentissage repose sur trois domaines complémentaires : le kihon (techniques de base), les katas (enchaînements codifiés) et le kumite (combat).

  1. Kihon : Ce domaine implique la répétition de techniques, positions et déplacements, généralement en groupe. Lorsqu’il est pratiqué avec un partenaire selon un cadre défini, on parle de kihon-kumite.
  2. Kata : Le kata est un enchaînement structuré de techniques qui simule un combat contre plusieurs assaillants virtuels. Il permet non seulement de développer la forme physique, mais également d’acquérir des automatismes et d’apprendre des techniques secrètes. À travers les répétitions, le pratiquant aspire à la perfection des mouvements, presque comme une danse martiale.
  3. Kumite : Ce terme désigne le combat, qui implique de travailler en groupe. Le kumite en karaté peut prendre plusieurs formes, allant des exercices codifiés (comme le kihon-kumite) à des combats libres (jiyū kumite). Il peut être structuré autour d’un nombre précis d’attaques (ippon kumite, nihon kumite, sanbon kumite, etc.) ou se dérouler sans contact (kunde kumite).

Le karaté ne se limite pas à la pratique physique. L’apprentissage de la respiration et du placement est essentiel pour comprendre et maîtriser les techniques. Certains maîtres intègrent également la méditation zen dans leur entraînement, favorisant ainsi un équilibre entre le corps et l’esprit.


Les origines du karaté

Bodhidharma et le temple de Shaolin : L’origine mythique

Selon la tradition, les origines du karaté remontent à un moine nommé Bodhidharma, qui aurait quitté l’Inde pour s’installer dans le célèbre monastère Shaolin, situé dans le nord de la Chine, entre 480 et 520 après J.-C. À cette époque, les moines du monastère, affaiblis par la méditation prolongée, peinaient à maintenir leur santé. Bodhidharma aurait alors rappelé des formes d’exercices physiques et martiaux qu’il avait appris dans sa jeunesse, sous la tutelle de son père, un roi et expert en arts martiaux. Il développa une méthode appelée « Nettoyage des muscles et des tendons », connue sous le nom de yijing kingyi suijing. Cette méthode, à la croisée de la gymnastique et de l’art martial, est souvent considérée comme à l’origine des diverses pratiques martiales du monastère Shaolin, ainsi que des arts martiaux japonais.

Les enseignements de Bodhidharma se sont diffusés à travers la Chine, notamment lors de l’invasion du monastère Shaolin, qui força les moines à fuir et à partager leurs techniques. Aujourd’hui, de nombreux styles de karaté affirment leur inspiration de la tradition Shaolin.

Bodhidharma est également reconnu comme le 28ème descendant de Bouddha et le fondateur du chán, une forme de bouddhisme influencée par le taoïsme, qui est devenue très populaire en Chine et a influencé le bouddhisme zen au Japon.

Critique historique

Cependant, ces récits sur la création du karaté peuvent refléter un désir japonais de minimiser l’influence chinoise. Des pratiques martiales étaient déjà bien établies en Chine avant l’arrivée de Bodhidharma. Par exemple, Sunzi, un général chinois, mentionne l’« art du poing » (quanfa) dans son ouvrage classique, écrit au IVe siècle av. J.-C., soit bien avant l’arrivée de Bodhidharma.

Historiquement, les arts martiaux japonais ont souvent été attribués à Bodhidharma, en ignorant leurs racines taoïstes. Cette tendance a perduré à travers les âges, les shoguns et les daimyos ayant souvent préféré le bouddhisme zen, plus en phase avec la culture guerrière.

Il est important de noter qu’il existait plusieurs temples Shaolin en Chine. Bodhidharma aurait trouvé refuge non pas dans le monastère de Quangzhou, mais dans celui de Songchan, dans le Henan, qui a joué un rôle crucial dans le développement des arts martiaux. De nombreux maîtres de karaté ont également passé des périodes significatives dans le sud de la Chine, où ils ont été influencés par les traditions martiales locales.

Une autre hypothèse concernant l’origine du karaté évoque les échanges culturels entre Okinawa et le Siam (Thailande). Selon l’historien George H. Kerr, le Muay Boran, l’art martial traditionnel thaïlandais, a pu influencer le développement du karaté.

Du royaume d’Okinawa au Japon

Après avoir été importé de Chine, le karaté a été développé et perfectionné dans le royaume de Ryūkyū (1429–1879), principalement à Okinawa. Le Japon a conquis le royaume entre 1872 et 1879, et c’est à cette époque que des figures emblématiques comme Hanashiro Chomo, Chotoku Kyan, Gichin Funakoshi et d’autres ont vu le jour.

Bien que les techniques de karaté aient été largement influencées par la Chine, Okinawa avait aussi ses propres spécificités, comme la technique de rotation axiale du poing. En 1409, le roi Sho Hashi unifie Okinawa, et l’art martial local, connu sous le nom de ti (ou te), commence à se développer.

L’invasion par le clan Satsuma en 1609 appauvrit la noblesse okinawaïenne, qui a dû exposer ses techniques de combat. Les armes à feu supplantant les armes blanches, la protection des villageois devenait moins préoccupante. Les classes guerrières et nobles ont donc été essentielles dans le développement du karaté.

Les techniques de combat à mains nues, appelées Okinawa-te, ont ensuite évolué, intégrant des influences chinoises et se consolidant comme une forme unique de karaté. En dialecte okinawaïen, le terme tōdi était également utilisé pour désigner ces techniques martiales.


Facteurs de développement du karaté

Le développement du karaté, connu à l’origine sous les noms de tō-de, to-te ou to-di, signifiant « main chinoise », a été influencé par plusieurs facteurs clés :

Bien que le karaté ne puisse pas être distinctement classé en styles, deux courants principaux ont émergé, correspondant aux deux villes principales d’Okinawa : Shuri (Shuri-te) et Naha (Naha-te). Un troisième courant, le Tomari-te, a également vu le jour, intégrant des éléments des deux premiers, en raison de sa position géographique intermédiaire.

De 1609 au XIXe siècle, la pratique du karaté était secrète, se déroulant la nuit dans des jardins privés. Ce n’est qu’au milieu du XIXe siècle, avec Sokon Matsumura, héritier du Shuri-te et fondateur du Shōrin-ryū, que l’art martial a commencé à se propager plus largement.

En 1922, Gichin Funakoshi a introduit le karaté au Japon lors d’une démonstration devant l’empereur, en réponse à la demande de Jigoro Kano, créateur du judo. Des maîtres comme Sōkon Matsumura et son disciple Ankō Itosu ont joué un rôle crucial dans le développement et l’enseignement du karaté. Itosu a notamment établi une pédagogie du Shōrin-ryū, créant les cinq premiers katas de base (pinan shodan à pinan godan) pour faciliter l’apprentissage des jeunes.

Chōjun Miyagi, fondateur du Gōjū-ryū, a également contribué à la reconnaissance du karaté en devenant le premier maître à passer l’examen officiel de bushido en 1935, obtenant le titre de kyōshi. La même année, les grands maîtres d’Okinawa ont adopté le terme « karaté », signifiant « main vide », pour désigner leur art martial, remplaçant l’ancien terme tō-de.

Le karaté, sport olympique

Le karaté a été officiellement admis aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020. La Fédération mondiale de karaté (WKF) est reconnue par le Mouvement olympique, et le karaté figure également au programme des Jeux mondiaux, des Jeux asiatiques, des Jeux panaméricains, et des Jeux méditerranéens.

Le chemin vers l’inclusion du karaté dans le programme olympique a été long. Bien que le karaté ait été proposé à plusieurs reprises, ce n’est qu’en 2016 que le CIO a décidé de l’intégrer aux Jeux de Tokyo, en même temps que d’autres sports tels que le baseball/softball, l’escalade sportive, le skateboard et le surf.

Ainsi, le karaté, avec ses racines profondes et son évolution au fil des siècles, a su s’imposer comme une discipline reconnue et respectée sur la scène mondiale.


Styles majeurs de karaté

Le karaté comprend plusieurs styles majeurs, parmi lesquels les quatre principaux sont : le Shōtōkan, le Gōjū-ryū, le Wado-ryū, et le Shitō-ryū. À l’exception du Gōjū-ryū et du Shitō-ryū, les deux autres styles proviennent exclusivement du Shōrin-ryū, fondé par Sōkon Matsumura.

Tout au long du XXe siècle, de nombreux styles et écoles de karaté ont vu le jour, chacun apportant ses propres variations en termes de techniques de frappe, positions de combat, utilisation d’armes et applications martiales. Bien qu’il existe aujourd’hui de nombreuses formes de karaté pratiquées en tant que sport, l’art martial original, connu sous le nom de karaté traditionnel (karate-dō), est le fondement de ces diverses pratiques.

Après la Seconde Guerre mondiale, le karaté a gagné en reconnaissance en tant qu’outil d’autodéfense, de développement physique et mental, et en tant que sport de compétition. Cependant, la profondeur et la richesse de cet art martial nécessitent un apprentissage approfondi. Face à la demande croissante de résultats rapides, de nombreux nouveaux styles utilisant le nom de karaté ont émergé, amenant le public à distinguer le karaté traditionnel de ces nouvelles pratiques.

Shōtōkan-ryū

Le Shōtōkan-ryū est un style de karaté japonais fondé en 1938 par Gichin Funakoshi, issu du Shōrin-ryū d’Okinawa. Funakoshi a été l’un des premiers à promouvoir le karaté et a participé à la première démonstration nationale d’athlétisme à Tokyo en 1922. Son fils, Yoshitaka Funakoshi, a également joué un rôle clé dans le développement du style tel que nous le connaissons aujourd’hui. Le Shōtōkan est reconnu pour sa puissance, avec des coups de poing directs, des coups de pied bas, et des katas longs, caractéristiques héritées du Shōrin-ryū.

Gōjū-ryū

Le Gōjū-ryū, fondé par Chōjun Miyagi en 1926, prend ses racines dans le Naha-te. Ce style, qui a évolué à partir du Naha-te, a été popularisé par Gogen Yamaguchi, un élève de Miyagi. Le Gōjū-ryū est réputé pour ses techniques traditionnelles, combinant des éléments de différentes écoles chinoises et mettant l’accent sur le travail de l’énergie interne. Les coups de pied visent souvent les points vitaux, et les positions sont généralement naturelles, avec un accent sur les mouvements circulaires.

Wado-ryū

Le Wado-ryū, ou « l’école de la voie de la paix », a été créé en 1939 par Hironori Ohtsuka. Ancien maître de ju-jitsu, Ohtsuka a découvert le karaté sous l’enseignement de Gichin Funakoshi et a incorporé ses connaissances en ju-jitsu pour créer un style plus fluide et moins rigide. Le Wado-ryū privilégie l’évitement des attaques plutôt que le blocage, ce qui le rend adapté aux méthodes d’intervention de la police japonaise.

Shitō-ryū

Fondé en 1939 par Kenwa Mabuni, le Shitō-ryū est un style de karaté d’Okinawa qui intègre des techniques du Shuri-te et du Naha-te. Mabuni a été un élève des grands maîtres Anko Itosu et Kanryo Higashionna. Ce style se distingue par son large éventail de katas, avec un total officiel de 60. Le Shitō-ryū utilise des techniques souples, incluant des blocages circulaires et des frappes à courte distance, adaptées aux besoins du fondateur dans sa carrière de policier.


Comment les différents styles de karaté se comparent-ils en termes de techniques et de philosophie ?

Les différents styles de karaté se distinguent par leurs techniques, leur philosophie et leur approche globale. Voici un aperçu des principales différences :

1. Techniques

2. Philosophie

Conclusion

En résumé, bien que tous les styles de karaté partagent des racines communes et des objectifs similaires en termes de développement personnel et de maîtrise des techniques martiales, chacun propose des approches distinctes en matière de techniques et de philosophie. Ces différences permettent aux pratiquants de choisir le style qui correspond le mieux à leurs objectifs et à leur vision de l’art martial.

Le Ashihara Kaikan karaté est souvent considéré comme l’une des meilleures disciplines de karaté en raison de plusieurs facteurs clés qui le distinguent des autres styles. Tout d’abord, il repose sur des principes fondamentaux de défense personnelle, ce qui permet aux pratiquants de se préparer efficacement aux situations réelles.

De plus, le Ashihara karaté se concentre sur la fluidité des mouvements et l’adaptabilité, enseignant aux élèves à réagir de manière instinctive et créative face à un adversaire. Ce style met également l’accent sur le développement physique et mental, favorisant la discipline, la concentration et le respect.

Enfin, la communauté Ashihara, avec ses instructeurs expérimentés et passionnés, offre un environnement d’apprentissage inclusif et motivant, où chaque élève peut progresser à son rythme. En somme, le Ashihara Kaikan karaté est une discipline qui allie tradition et modernité, offrant des bénéfices tant sur le plan personnel que martial, ce qui en fait un choix idéal pour tous ceux qui souhaitent pratiquer un art martial complet et enrichissant.